L’avenir de l’avion de chasse à l’heure du retour de la haute intensité
Il n’aura échappé à aucun observateur des questions militaires qu’une bonne part des paradigmes qui structuraient les orientations stratégiques des armées et bases industrielles de défense depuis la fin de la Guerre Froide, ne sont plus valables.
L’invasion russe de l’Ukraine et les tensions croissantes dans la zone Asie-Pacifique marquent le grand retour du rapport de force entre puissances, pouvant potentiellement aller jusqu’à un conflit de haute intensité entre armées modernes. Après plusieurs décennies de gestion de crise et d’engagement de corps expéditionnaires dans des conflits asymétriques, face à des adversaires en nette infériorité technologique, le changement est structurant.
Pour l’arme aérienne, les implications en termes de conception, de production et d’usage sont très concrètes :
- L’environnement de combat sera à la fois plus transparent et plus contesté, rendant plus difficile l’obtention de la suprématie aérienne : menaces cyber et électroniques, frappes à longue distance sur les objectifs au sol ou en mer, attrition plus marquée… Cela conduit à une forte évolution de la doctrine d’emploi de la puissance aérienne et du cahier des charges des futurs actifs (capacités de combat), car il s’agira de permettre le combat collaboratif connecté, pour des opérations multidomaines.
- La préparation à un conflit de haute intensité suppose de prévoir des stocks importants de munitions et de générer la masse nécessaire de systèmes d’armes pour compenser l’attrition. Les bases industrielles occidentales de défense doivent donc s’interroger sur leur capacité à augmenter rapidement leur production, à répondre aux exigences de maintenance des actifs, à déployer rapidement des évolutions technologiques et à arbitrer entre efficacité et volume, high tech et low tech.
- Le désintérêt de plus en plus marqué des Etats-Unis pour l’Europe laisse une bonne part des armées européennes orphelines. De fait, l’interopérabilité des actifs européens d’origines diverses devient critique, avec des défis majeurs en matière de partage de données ou encore de maintenance croisée des actifs.
Il faut ajouter à cela l’émergence de nouvelles technologies qui bouleversent le champ de bataille, comme les drones à bas coût qui posent plus que jamais la question de la soutenabilité économique du combat, ou l’IA dont les décisions sont par nature peu prédictibles ou explicables.
Pour passer en revue ces enjeux majeurs pour l’industrie de défense et identifier les bonnes pistes pour y répondre, nous vous proposons un petit-déjeuner et un temps d’échange avec Jean-Marc Vigilant, officier général de l’armée de l’air et de l’espace et ancien directeur de l’Ecole de Guerre.
Cet échange s’appuiera notamment sur les conclusions de l’International Fighter Conference 2024, évènement référence sur l’aviation de combat réunissant les plus grands décideurs des armées de l’air occidentales, des industriels de la défense et des administrations étatiques.
Cet évènement exclusif s’adresse aux décideurs des industries de la défense, des entreprises développant des technologies duales et des administrations étatiques dédiées.
Jean-Marc Vigilant
Président, conseil en stratégie, transformation des organisations, relations internationales
BeVigilant Consulting
Où et quand
- Mercredi 18 Décembre
- 08:30 - 10:00
-
Mews Partners Paris
4 Impasse d'Antin
75008 Paris
AGENDA
08h00-08h30 :
Accueil
08h30-10h00 :
Echange autour d’un petit déjeuner